Zôpka Gôlo : Le ministre-gouverneur Légré restitue la vérité du peuple Lôglagnoan

La 3^e édition de la fête de générations du peuple Lôglagnoan ou Zôkpa Gôlo a tenu toutes ses promesses en enregistrant la présence du ministre-gouverneur du Bas Sassandra, Légré Dakpa Philippe, qui en sa qualité de fils du village de Dassioko a fait l’historique de ce peuple.

Pendant trois jours, du vendredi 12 au dimanche 14 août 2022, le village de Dassioko a vibré au son de la 3^e édition de la fête de générations du peuple Lôglagnoan ou Zôkpa Gôlo. Un village situé à 25 min de route de la sous-préfecture de Fresco. Durant ces jours, le peuple de la diaspora et ceux du village ont rivalisé d’ardeur en tenue traditionnelle, danses, mets du village et culture.

Cette 3^e édition de la fête de générations a enregistré au total 17 générations de toutes catégories d’âges. Entre autres, Glogloyo, Gboloussou, Poltêtê, Nounaneu, Kolgbra, Nêpê, Awawi Awawa, Tchinalié, Djrô, Soklokolo, Zokougboyo. Au cours de fête, le ministre-gouverneur du Bas Sassandra, Légré Dakpa Philippe, par ailleurs fils du village de Diassoko, a planté le décor en faisant l’historique du peuple Lôglagnoan.

« Nous sommes le peuple Lôglagnoan, un petit peuple parmi les 5 petits peuples de Côte d’Ivoire. C’est vrai, nous sommes les Lôglagnoan. Nous sommes confondus à nos ethnies, mais nous existons. Nous venons du Ghana, précisément de Cape Coast. Nous avons été conduits en Côte d’Ivoire par notre reine, qui dans le temps était sous l’autorité de Tanoh Adjo. C’est Akoua Ban qui nous a conduits en Côte d’Ivoire. Nous avons fait un chemin. Nous fûmes les premiers habitants de Fresco, c’est là que nous étions et avions élu domicile. Il y a des frères qui sont quatre. Le plus âgé s’appelait Lebié Bakoué puis Kolo, Zikpé et Gogognon. Un de leurs frères Gogognon, intrépide chasseur est parti à la chasse pour tuer un éléphant.

Nous fûmes les premiers habitants de Fresco, c’est là que nous étions et avions élu domicile. Il y a des frères qui sont quatre. Le plus âgé s’appelait Lebié Bakoué puis Kolo, Zikpé et Gogognon

À son retour au village, ils lui ont dit de se taire. Une fois la nuit tombée, ils se sont enfouis. C’est ainsi que nous avons pris notre fuite pour se retrouver ailleurs, à Mahikpô, où nous étions avant que nous nous installions à Dassioko, actuel village », a expliqué le ministre-gouverneur Légré Philippe.

Chemin faisant, il a aperçu une marre d’eau limpide dans la forêt ses frères et lui ont décidé de s’installer, dit-il, pour devenir, aujourd’hui, le village Dassioko. À l’en croire, Dassioko est le symbolique de la marre d’eau limpide. Ce lieu était infecté, souligne-t-il, de beaucoup d’éléphants.

« Lorsque les gens qui venaient chercher la dent d’ivoire étaient accompagné d’un capitaine appelé Kot, qui était un néerlandais. Voici pourquoi, notre canton porte le nom Kotrohou. Les vestiges de leur passage sont actuellement là dans l’ancien village », affirme-t-il. « La Côte d’Ivoire, c’est de là est parti le nom de notre pays. Le peuple qui habitait là sont ceux qu’on appelle les Lôglagnoan », a-t-il précisé.

Pour terminer, le ministre-gouverneur a dit en substance que le mot Lôglagnoan est composé de Lô, qui signifie : les éléphants, Gla qui signifie les dents et Gnoan qui veut dire les hommes. En d’autres termes, selon lui, cela veut dire : les Ivoiriens.

« La Côte d’Ivoire, c’est de là est parti le nom de notre pays. Le peuple qui habitait là sont ceux qu’on appelle les Lôglagnoan »

Par ailleurs, il a félicité le Commissaire général de Zôkpo Gôlo, Rêve Beugré, pour cette idée ingénieuse et salué aussi le doyen Gnago Gnawè Pavias pour la restitution de la culture du peuple Lôglagnoan.

Rêve Beugré, Commissaire général de Zôkpa Gôlô, a expliqué les difficultés de cette fête de génération depuis 2016. Avec les multiples morts que nous connaissons et épreuves de la vie, nous voulons maintenant vivre dans la joie et la gaieté entre frères et sœurs à travers le Zôkpa Gôlô. Aux différentes générations, je souhaite que cela soit notre quotidien et que la culture de nos ancêtres ne se perde pas.

La première étape de la fête de génération a débuté depuis, samedi matin, à l’entrée du village, avec la mise en place des différentes générations. De là, elles ont convergé au quartier de Guézioko (Dassioko) accompagnée de la fanfare. Où se sont déroulées les manifestations jusqu’au dimanche nuit. La prochaine fête de générations aura lieu, en 2024.

Magloire Madjessou, Envoyé spécial à Dassioko