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Côte d’Ivoire, comment les messes, mesures barrières sont vécues à Yopougon, Abidjan excepté le diocèse de Grand-Bassam qui attend encore quelques jours

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Une vue des seaux et savon disposés pour le lavage des mains à l'entrée de l'église/Ph Credochristi

Premier dimanche de célébrations eucharistiques du 17 mai 2020 dû à la Covid-19- après un allègement des mesures de restrictions- sur les paroisses de Yopougon, Abidjan, malgré un nombre de 200 personnes imposé. Mais le hic, le diocèse de Grand-Bassam préconise « le statut quo » jusqu’à l’Ascension.

Après deux mois de fermeture des lieux de cultes en Côte d’Ivoire à cause de la maladie à Coronavirus, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, a décidé de la levée, vendredi 15 mai 2020, du couvre-feu, la réouverture des maquis, restaurants et le plafonnement des personnes passant désormais de 200 au lieu de 50 dans le Grand Abidjan.

Ces nouvelles mesures de restrictions plus assouplies ont amené la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire à faire des observations et d’inviter le peuple de Dieu à la reprise des célébrations eucharistiques et autres activités pastorales dans les diocèses du pays, ce dimanche 17 mai.

Dimanche 17 mai 2020. Déjà à 6h30, une foule de chrétiens amassés devant l’église sainte Thérèse de Marcory est venue renouer le contact avec leur Seigneur. Se mettant en rang, avec une distance d’un mètre en eux, ils franchissent le portail de l’église, après avoir atteint le nombre de 200. Une fois à l’intérieur de la cour, ils procèdent au lavage des mains, en présence du service d’ordre.

  • A l’intérieur de l’église, les dispositions suivantes sont également observées. Les nombreux bancs sont étiquetés d’un mètre pour chaque fidèle, avec le port du masque obligatoire…

A l’intérieur de l’église, les dispositions suivantes sont également observées. Les nombreux bancs sont étiquetés d’un mètre pour chaque fidèle, avec le port du masque obligatoire. La messe peut donc débuter dans le silence et moins d’une heure de célébration, comme l’a recommandé vivement la Conférence épiscopale dans son communiqué du vendredi 15 mai.

« Nous disons merci au président de la République d’avoir pris cette décision salutaire, qui nous permet de revenir dans nos églises catholiques et de continuer à prier », se réjouit Anne Yao. Pour elle, la réouverture des églises catholiques doit être une ultime occasion de prier Dieu et de lui confier cette pandémie, qui fait de nombreuses victimes à travers le monde entier.

Les bancs de l’église Ste Thérèse étiquetés/Ph Credochristi

4 célébrations pour la Covid-19

A plus de 4 kilomètres dans cette zone de Marcory, il y a la paroisse Sainte Bernadette de Marcory Nord-est, qui n’a pas dérogé à la règle. Les mêmes dispositions de mesures d’hygiènes et sécuritaires sont imposées aux fidèles catholiques. Sur les deux portails de l’église, des affiches sont collées, indiquant, entre autres, le lavage obligatoire des mains et le port du masque. Dans la cour de la paroisse sont disposés des seaux, produits désinfectants et du papier mouchoirs.

  • Pour ce premier jour de célébrations eucharistiques liées à la Covid-19, les paroissiens ont fait leur messe dans 3 lieux : l’église, la salle du Conseil paroissial et le bâtiment annexe situé en face…

Les fidèles entrant sont aussitôt interpellés ou conduits pour l’application des mesures barrières, avant l’accès à l’intérieur de l’église. « Les horaires des célébrations eucharistiques ont été aménagées à cause du Covid-19. Ainsi, tous les dimanches, il y a les messes de 6h30 ; 8h ; 9h30 ; 11h et 19. Pour ce premier jour de célébrations eucharistiques liées à la Covid-19, les paroissiens ont fait leur messe dans 3 lieux : l’église, la salle du Conseil paroissial et le bâtiment annexe situé en face », explique un vigile de la paroisse.

Une fidèle, ayant assisté à la messe de 11h, exprime sa joie de participer, après deux mois à la messe célébrée, en présentiel par un prêtre. « C’était bien d’assister la messe sur les ondes des radios catholiques, mais on ne peut véritablement vivre la foi, en contact  quant en voyant et pratiquant tous les gestes ensemble avec le célébrant », estime Jeanne Money.

A lire : Covid-19 : levée du couvre-feu et réouverture des maquis, bars à l’intérieur du pays, ce vendredi

Dans l’archidiocèse d’Abidjan, la paroisse « des gendarmes » du Camp Agban d’Adjamé, les hommes en armes, leurs familles et d’autres civiles ont participé et assisté à la messe. Cette paroisse Sainte Géneviève compte à peu près 500 fidèles catholiques. Devant l’église, trois rangs ont été prévus et les fidèles doivent se plier aux gestes barrières, avant leur accès dans l’église. « Pendant la communion, les dernières rangées, sous l’ordre du service d’accueil, avancent et appliquent le gel hydro-alcoolique, avant d’aller communier. Pour la quête, des troncs sont disposés dans l’église, et chacun se lève pour faire sa quête », raconte le père Curé Saint Clair Oble.

Respectant les normes édictées par le gouvernement à propos du plafonnement de 200, à cette messe, point de choristes à part un organiste. « Ce n’est parce que nous sommes saints ou avons observé les mesures d’hygiènes que nous ne sommes pas contaminés. Si les gens ne sont pas contaminés, cela relève de la pure volonté de Dieu. Il faut rendre grâce à Dieu et toujours demeurer dans la prière », a affirmé le père curé dans son homélie. Pour le père Oble, certes la Côte d’Ivoire n’est pas à l’abri de cette pandémie. Cependant, cet aumônier des militaires juge que c’est un moment important choisi par Dieu pour lui rendre grâce en communauté

Pas de messes dans le diocèse de Grand-Bassam

Si les paroisses de Yopougon et d’Abidjan font partie du Grand Abidjan ont commencé leurs célébrations eucharistiques du premier déconfinement, les paroisses du diocèse de Grand-Bassam attendent encore pour quelques jours. A Notre dame de l’Assomption de Koumassi Prodomo, les nombreux fidèles ayant fait le déplacement pour la messe, après le déconfinement ont été priés de regagner leur domicile.

Le message était le suivant : « pas de messes actuellement. On attend encore d’autres mesures dans  notre diocèse, le temps que les choses entrent dans l’ordre ». Henri est venu avec sa famille pour faire la messe. « Je suis informé à l’instant qu’il n’y a pas de messes. Alors que cette information devrait nous être donnée sur la Radio espoir. Pendant que d’autres paroisses renouent les messes, nous autres du diocèse de Grand-Bassam sommes soumis à des protocoles dont nous ignorons le contenu et la durée », fustige Henri.  

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A l’église saint François d’Assise de Koumassi, les milliers de fidèles observent difficilement et désapprouvent la décision du Conseil presbyterium du diocèse demandant la reprise effective, jeudi prochain, jour de l’Ascension.

Pour certains, l’église étant universelle, pourquoi attendre que les choses soient claires, au moment où les paroisses ont débuté les célébrations eucharistiques et pendant que d’autres estiment que jeudi est proche. « Nous avons des raisons de penser que l’évêque Raymond Ahoua et son gouvernement se préparent pour mieux servir son peuple, car le virus rode et est avec nous », observe un paroissien de François d’Assise de Koumassi.

  • Pour le diocèse de Grand-Bassam, nous gardons le statut quo jusqu’à la semaine prochaine, le temps de préciser la conduite à tenir pour tous. L’Ascension sera notre point de départ », informe Père vicaire général du diocèse de Grand-Bassam.

Concernant le diocèse de Grand-Bassam, nous avons pu avoir sur les réseaux sociaux une information signée du vicaire général, père Jean Kouassi Bonzo, autorisant aux prêtres des secteurs de patienter. « Pour le diocèse de Grand-Bassam, nous gardons le statut quo jusqu’à la semaine prochaine, le temps de préciser la conduite à tenir pour tous. L’Ascension sera notre point de départ », informe Père vicaire général du diocèse de Grand-Bassam.

Selon un prêtre sous couvert de l’anonymat, le diocèse veut prendre des mesures barrières drastiques contre la pandémie et donc souhaite avoir les directives d’abord du médecin dudit diocèse, en permettant des séances de formations au clergé de sorte à prendre les dispositions, lors des activités pastorales.

Magloire Madjessou

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